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Le gardeur de troupeaux

Passe, oiseau, passe,
et apprends-moi à passer !
une traversée du recueil de 
Fernando Pessoa
en voix et en musique
Thierry Küttel - voix / LioneL Rolland - oud
DATES

D

DATES 2016/17/18

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à propos

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Fernando Pessoa (1888 / 1935) est le grand poète portugais du vingtième siècle et l'une des personnalités les plus complexes de la littérature européenne moderne. Il a écrit sous une multitude d'« hétéronymes », auteurs fictifs à qui il prête une langue, une vision du monde et une biographie minutieuse. 

Le Gardeur de troupeaux est l'oeuvre du poète berger Alberto Caeiro, l'un des  dédoublements poétiques de Fernando Pessoa; ce sont 49 poèmes écrits d'un seul élan, le 8 mars 1914, cherchant à saisir la réalité dans la fulguration qui la fait apparaître à nos sens, sans la médiation de la pensée et de l’analyse. C’est une célébration de la Nature dans ses variations incessantes, une invitation à s'émerveiller de la présence des choses, sans chercher à leur donner une explication ou une finalité. 

"Nous avons cherché une forme qui puisse rendre compte de cette incessante nouveauté du monde chère au poète. Chaque représentation s'ouvre sur une partie de cartes; celles-ci, disposées au hasard, fixent les règles d'une conversation improvisée entre la voix et le oud, et dessinent les contours d'une traversée du recueil toujours neuve".

Thierry Küttel et Lionel Rolland / Juin 16

à

textes

textes

R

Je suis un gardeur de troupeaux.

Le troupeau ce sont mes pensées

Et mes pensées sont toutes sensations.

Je pense avec les yeux et avec les oreilles

Et avec les mains et les pieds

Et avec le nez et la bouche.

 

Penser une fleur c’est la voir et la respirer

Et manger un fruit c’est en savoir le sens.

(...)

Tout ce que je vois est net comme un tournesol.

J’ai l’habitude d’aller le long des routes

Tout en regardant à droite et à gauche,

Et de temps en temps derrière moi…

Or ce que je vois à chaque instant

Est cela même qu’auparavant jamais je n’avais vu,

Et je sais fort bien m’en rendre compte…

Je sais maintenir en moi l’étonnement

Que connaîtrait un nourrisson si, à sa naissance,

Il remarquait qu’il est bel et bien né…

Je me sens nouveau-né à chaque instant

Dans la sereine nouveauté du monde…

(...)

Je ne me soucie point des rimes. En aucun cas

Il n’y a deux arbres pareils, l’un à côté de l’autre.

Je pense et j’écris comme les fleurs sont en couleur

Mais avec moins de perfection dans ma façon de m’exprimer

Parce qu’il me manque la simple simplicité

D’être tout entier mon propre extérieur seulement.

(...)

De la plus haute fenêtre de ma maison

Avec un mouchoir blanc je dis adieu

A mes vers qui s’en vont vers l’humanité.

 

Et je ne suis ni gai ni triste.

Tel est le destin de mes vers.

Je les ai écrits et je dois les montrer à tous

Parce que je ne peux pas faire le contraire

Tout comme la fleur ne peut cacher sa couleur,

Ou le fleuve cacher qu’il coule,

Ou l’arbre cacher qu’il porte fruit.

 

Les voilà qui s’en vont déjà loin comme avec la diligence

Et moi bien malgré moi j’éprouve de la peine

Telle une douleur dans le corps.

 

Qui sait qui les lira ?

Qui sait à quelles mains ils iront ?

 

Fleur, mon destin m’a cueillie pour le plaisir des yeux.

Arbre, on m’a arraché les fruits pour le plaisir des bouches.

Fleuve, le destin de mes eaux était de ne pas rester en moi.

Je me soumets et me sens presque gai,

Presque gai comme qui se lasse d’être triste.

 

Allez-vous-en, allez-vous-en de moi !

L’arbre passe et demeure dispersé à travers la Nature.

La fleur fane et sa poussière dure à jamais.

Le fleuve coule et entre dans la mer et ses eaux sont à jamais

celles qui furent siennes.

 

Je passe et demeure, comme l’Univers.

Plutôt le vol de l’oiseau, qui passe et ne laisse pas de trace,

Que le passage de l’animal qui reste rappelé par le sol.

L’oiseau passe et s’oublie, et c’est fort bien ainsi.

L’animal, là où il ne se trouve plus et où par conséquent il ne sert plus de rien,

Montre qu’il s’y est trouvé, ce qui ne sert à rien de rien.

 

Le souvenir est une trahison envers la Nature,

Parce que la Nature d’hier n’est pas la Nature.

Ce qui fut n’est rien, et se rappeler c’est ne pas voir.

 

Passe, oiseau, passe, et apprends-moi à passer !

P

O

à la radio

a la radio

extraits d'une version radiophonique du Gardeur dans l'émission de Christian Lux "L'art, c'est pas du lux" le 3 octobre 16, sur les ondes de Radio B - 90 FM
Tout ce que je vois est net comme un tournesolLionel Rolland & Thierry Küttel
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Hier soir un homme des villesLionel Rolland & Thierry Küttel
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De la plus haute fenêtre de ma maisonLionel Rolland & Thierry Küttel
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Je recule d'un pas vers l'intérieurLionel Rolland & Thierry Küttel
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interprètes

interprètes

photos : Véronique Maigre
lionel rolland - oud

Lionel Rolland est guitariste, joueur de oud et compositeur autodidacte. Il est né le 4 juin 1967 à Villeurbanne, et vit à Villereversure dans le Revermont (Ain). Il débute comme guitariste électrique de Blues et de Rock à 11 ans. À 15 ans, il découvre la guitare acoustique (flamenco et classique) ainsi que les Musiques Indiennes et Arabes. Après une douzaine d'années pendant lesquelles il opère de nombreuses incursions dans les musiques du monde et où il initie différentes formations (Bodhi, Duo des Marais, duos avec Prabhu Édouard, Khaled Ben Yahia), son jeu reste imprégné des rythmes et modes mélodiques extra-occidentaux. Depuis 2011, il explore l'univers des suites de J.S. Bach, (avec les enregistrements des années 50 à 60 du pianiste Canadien Glenn Gould), ainsi que plus récemment les Partitas pour Violon de J.S. Bach interprétées par le Mandoliniste Chris Thile. Riche de ce parcours, il développe un jeu et des compositions à partir de ce qui peut naître de l'écoute active de textes (J. Giono, J.P Abraham, A. D’Hôtel); mais aussi d'observation aigüe de paysages, et du rapport images / dessins / musiques. Ce qui l’amène à initier différentes créations depuis 2010 dans lesquelles il cherche un espace où la musique tente d'être l'image ou les mots d'une histoire : Ciné concerts avec l'artiste peintre Stéphane Paret «Antonio du Fleuve aux montagnes», «La Fenêtre»  avec le clarinettiste Sylvain Nallet, « Le Vent » avec Thierry Küttel voix et Alain Sallet danse, le Trio à cordes «Gaspard» avec Gérald Chagnard à la mandoline et Antoine Bonardot au clavicorde. 

Thierry Küttel est poète-chanteur, musicien-compositeur et passeur de textes. Il est né  en 1968 et vit à Ceyzériat dans l’Ain. Bassiste électrique, il donne ses premiers concerts sur la scène rock-noise des années 90, puis accompagne à la contrebasse le chanteur jeune public Pétrek pendant 12 ans. Un attrait grandissant pour la poésie l’amène à l’écriture de chansons qu’il interprète seul sur scène avec sa contrebasse. En 2003 c'est la rencontre avec le théâtre de marionnettes de la Cie Arnica; il signe les musiques de huit spectacles de la compagnie qu'il interprète sur scène ou compose sous la forme de bande-sons. D'autres compagnie le sollicite pour la réalisation de bande-sons (Anidar pour "Ventriloque", Les Décintrés en costume pour "La collection Shackleton"). Sous la direction d’E. Flacher, il travaille aussi l'interprétation de textes (J. Rictus, V. Maïakovski) et poursuit ce travail au gré des collaborations et lors d'un stage en mars 2012 avec Valère Novarina et son équipe. Il porte ensuite le texte de plusieurs spectacles, "Le vent" et "Barnabé l'Habile" en 2013 d’ après J.P. Abraham, avec Lionel Rolland (guitare) et Alain Sallet (danse), "son corps léger ?" en 2014,  avec des poèmes de G. Luca sous la direction d’Isabelle Randrianatoavina. La Cie du bord de l'eau le sollicite pour composer la musique et porter avec Sophie Haudebourg, comédienne, le texte de sa création 2017 "Avant la nuit". Enfin, depuis 2014, il expérimente avec Pierre Lassailly (clarinettes) un alliage entre poésie, chanson et musique improvisée au sein de LIMONCELLO.
thierry küttel - voix
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Les chemins libres

06 47 54 39 91

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